Yonndébagay - Repères
APERCU GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE
Aperçu géographique
La Martinique est situé dans l’arc des Petites Antilles à 7 000 Km de la France et 3 500 Km de New York. La superficie est de 1 110 km2. La population s’élève à 360 000 habitants. La capitale Fort-de-France compte 100 000 habitants.
Le relief est très accidenté. Le Nord est plus montagneux avec notamment la Montagne Pelée (1 397m), volcan qui lors de l’éruption de 1902 a détruit l’ancienne capitale, Saint Pierre (30 000 morts).
Son caractère insulaire et sa situation tropicale fait que la Martinique bénéficie d’un climat agréable avec peu de variation de température durant l’année. Le degré d’hydrométrie est assez important. La sécheresse constatée dans les dernières années est due aux modifications du système écologique et du non respect de certaines zones à protéger.
Les caractéristiques et la qualité du sol, en l’absence de précisions sur d’éventuelles richesses minières, font de l’agriculture la base essentielle de l’économie.
Sa situation dans le bassin caraïbéen, la mer, les plages, les paysages font que le tourisme est aussi considéré comme un élément pouvant jouer un rôle dans le développement économique.
Aperçu historique
C’est en 1502 que les Européens avec Christophe Colomb débarquèrent en Martinique. En 1635, Belain D’Esnambuc au nom du roi de France prit possession de l’île qui était peuplé de Caraïbes. Ceux-ci refusant de se soumettre furent exterminés par les colons français.
Afin de développer les plantations de sucre et autres produits destinés à alimenter le marché européen, les colons firent venir des nègres d’Afrique comme esclaves dans le cadre du trafic triangulaire. Avec le pacte coloniale de Colbert, était proclamée la dépendance totale de la Martinique aux intérêts de la France. Ainsi, la Martinique pratiquement ne pouvait produire que pour le marché français, ne commercer qu’avec la France. De plus, la France avait le monopole du transport.
Entre 1750 et 1815, la Martinique fait l’objet de conflits entre Français, Hollandais et Anglais qui occupent l’île à plusieurs reprises.
Si l’esclavage a été théoriquement aboli en 1794 , il a été rétabli en 1802 par Napoléon qui interdit la libre entrée des hommes de couleur en France. A l’époque, la Martinique comptait 80 000 habitants et environ 10 000 blancs.
Le début du 19è siècle est marquée par de nombreuses émeutes et des insurrections sanglantes. En effet, les antagonismes sociaux entre esclaves et maîtres s’aiguisent.. De même, antagonismes sociaux et politiques sont plus marqués entre hommes de couleur libres et blancs.
En 1848, le 22 Mai, au terme d’une insurrection sanglante, les esclavages se libèrent. Le 23 Mai, le gouverneur Rostolan proclame la fin de l’esclavage. Peu de temps avant le 27 avril, le gouvernement Français avait décidé l’abolition, mais quand le décret arriva en Martinique, les esclaves avait déjà imposer l’abolition.
En 1870 eut lieu la première grande insurrection des noirs libres. Elle fut réprimée sauvagement dans le sang.
Mais durant toute la fin du 19è siècle, les anciens esclaves ouvriers des champs et des usines luttent et s’organisent. Ils mènent des mouvements revendicatifs. En 1900 a lieu la première grande grève réprimée aussi sauvagement.
Parallèlement à l’action des ouvriers, les anciens hommes de couleur libres, les mulâtres qui constituent la petite bourgeoisie mènent leur action, ils revendiquent les mêmes droits que les blancs et dans leur démarche, ils développent un courant, un mouvement d’assimilation à la France.
Pendant la première du 20è siècle, les hommes de couleur prennent une part plus importante à l’activité politique et occupent plusieurs postes électifs. Durant ce temps, les ouvriers, les travailleurs continuent à s’organiser, à lutter, de grandes grèves ont lieu.
Même si la social-démocratie domine la scène politique, dès 1919 est fondé le premier groupe communiste qui publiera en mai, le premier numéro du Journal “ JUSTICE ”. Le journaliste communiste, André Aliker, gérant de ce journal est assassiné en 1934 par les békés descendants des anciens propriétaires d’esclaves qui dominent tout le pays.
En 1935 sont constitués de véritables syndicats à l’échelle du pays, lesquels dirigent l’action des travailleurs pour la satisfaction de leurs revendications. Les luttes sociales se développent largement. Un mouvement de revendication d’identité prend naissance.
Pendant la 2ème guerre mondiale, la Martinique est gouvernée par un pétainiste, l’Amiral Robert et c’est une période très dure pour le peuple Martiniquais. Au lendemain de la guerre, la Martinique passe du statut de colonie à celui de département français , c’est la mise en place d’un système institutionnel existant encore aujourd’hui. Cette revendication d’assimilation portée par les classe moyennes avait été reprises par les forces de gauche.
La départementalisation s’est avérée rapidement comme un échec. La situation économique et sociale ne s’améliorait pas en matière de salaires, des prestations... il n’y avait nulle égalité avec la France.
A la fin des années 50, les luttes gagnent en ampleur et sont parfois très violentes comme lors des 3 journées d’émeute de Décembre 1959.
Mais en période de guerre d’Algérie, Le gouvernement Français met en place un appareil politico-administratif de contrôle étroit et direct de tous les rouages du système. Il organise et finance l’émigration massive des jeunes vers la France.
La répression est largement utilisée sous diverses formes, emprisonnement, saisie de journaux, exil, interdiction de séjour, tentative d’assassinat. Tout est fait pour accentuer l’aliénation, gommer toute identité culturelle. La dépendance économique et sociale s’accentue fortement.
Malgré tout, le peuple Martiniquais résiste, le mouvement patriotique s’organise, se développe. Aujourd’hui, il est présent sur tous les terrains économique, social, culturel. Il constitue une force politique avec différentes composantes et qui joue un rôle grandissant.